Ayant étudié les sciences politiques à l'université, j'ai toujours allié mes études et plus tard ma vie professionnelle avec des engagements associatifs et militants. Si ces derniers furent variés - accompagnement de femmes étrangères victimes de violences dans leurs démarches de régularisation, intervention auprès de personnes étrangères incarcérées, coordination d'un lieu d'accueil et d'accompagnement social etc. - ils me permirent de m'interroger en profondeur sur les rapports de domination traversant nos sociétés, à l'origine de multiples inégalités. Par ailleurs très sensible aux questions de genre et de lutte contre le sexisme du fait de vécus personnels et professionnels m'amenant à les interroger et à les théoriser, la suite de mon parcours me mis sur la route de mes chères collègues Carole Everaere et Antinéa Lestien, avec qui nous décidâmes en 2017 de monter notre activité d'animation et de formation d'éducation populaire féministe. 

Nous nous formons depuis aux pédagogies critiques et émancipatrices et développons différents formats : formations, accompagnements, interventions de rue, interventions scolaires, dans différents secteurs professionnels : social, éducatif, associatif et coopératif ainsi qu’auprès des collectivités territoriales. 

Ayant l'envie d'expérimenter un autre modèle qu'associatif, nous décidâmes de porter notre activité au sein d'une coopérative. Ce fut le début de l'aventure Coopaname. Au programme : alliance d'autonomie dans le travail tout en bénéficiant d'une protection en tant que travailleuse salariées en CDI, vie collective et mutualisation des moyens et des formations, accès à un accompagnement et à un réseau de travailleur.euses etc. Ce modèle inspirant continue de nous faire nous questionner, nous permet d'interroger notre rapport au travail, à la solidarité, et à la mutualisation. 

Avec mes collègues, nous nous efforçons depuis le début d'intégrer et d'incorporer les questions féministes et de rapports de domination au sein de la coopérative, au travers de formations, d'ateliers proposés lors de la Bigre rencontre etc. Aussi depuis 2022, je participe avec plaisir à la mise en place du Casques, un fond de secours et d'entraide pour les travailleur.euses traversant à une période donnée une problématique spécifique de vie impactant leur travail. Ce type d'initiatives continue à donner du sens à ce modèle coopératif, toujours en mouvement et tentant d'allier malgré les obstacles un objectif d'émancipation et de solidarité entre les travailleur.euses.